Les Elfes International : le passage du flambeau entre deux générations

A l’aube d’un voyage, direction l’Amérique latine, nous rencontrons Philippe Stettler et sa fille Alexandra. Après 36 ans pour Philippe à la tête de l’entreprise, est venue l’heure de la relève. Bénéficiant d’une expérience bancaire internationale, Alexandra est revenue cet été à Verbier, la station qui l’a vue grandir, afin de reprendre les rênes de la société. Organisant des camps 10 mois sur 12, les Elfes accueillent 10 000 enfants par an de 6 à 17 ans, venant de 70 pays. Travaillant avec 250 écoles ­internationales, ils emploient 40 personnes à l’année, et jusqu’à 120 personnes pendant les hautes saisons, représentant l’un des plus gros employeurs de la région. ­Interview de Philippe et Alexandra.

Alexandra Stettler et son père Philippe.

Quelle est l’histoire des Elfes International ?

Philippe. Je viens à Verbier depuis 67 ans. C’est ici que j’ai connu ma femme et suis également tombé amoureux de la station.

Appréciant le ski et la découverte de nouveaux pays, je souhaitais combiner éducation, sport et voyages. Nous avons démarré l’activité en 1987 avec ma femme et dès 1994 avec deux associés Stéphane Luisier qui nous a trouvé le terrain et construit nos immeubles et Daniel Von Wyss qui nous a partagé son expérience d’hôtelier. Les Elfes, c’est toute ma vie.

Alexandra. Très peu d’entreprises organisaient des camps en Suisse. C’était un modèle plutôt anglo-saxon. Après une courte période derrière le Pub Mont Fort, les Elfes se sont établis proche du centre sportif. Aujourd’hui, nous sommes présents à Verbier, Crans-Montana, La Tzoumaz, et même au Japon.

Comment avez-vous réussi à faire connaître les camps afin qu’ils rencontrent un tel succès ?

Philippe. Depuis la fondation des camps, j’ai parcouru près de 90 pays et réalisé 1 à 2 tours du monde par année. Ce qui représente une grande promotion pour Verbier.

Alexandra. Au début, il n’y avait pas la possibilité de promouvoir les camps en ligne. C’est pourquoi mon père voyageait autant. Aujourd’hui, nous travaillons avec des clients sur tout le globe. Faire des Elfes l’entreprise qu’elle est aujourd’hui n’a pas toujours été facile. Il y a évidemment eu des périodes difficiles au début lorsque nous avions très peu d’élèves, lors de la grippe aviaire, de la crise financière ou plus récemment du COVID-19. Cependant, j’ai la chance de pouvoir hériter aujourd’hui d’une entreprise qui a su survivre aux aléas du temps. Mes parents ainsi que leurs deux associés me soutiennent dans cette transition à travers leur expertise acquise durant toutes ces années à avoir travaillé ensemble.

Philippe et Alexandre Stettler avec une partie de son équipe.

Quelle est la journée type d’un enfant aux Elfes de ­Verbier ?

Alexandra. Les enfants se réveillent à 8h et prennent le petit-déjeuner. En hiver, vers 9h, ils partent skier. A l’heure du lunch, ils se retrouvent pour manger dans l’un de nos deux restaurants privatisés sur les hauteurs. Ensuite, ils repartent skier jusqu’à 15h. De retour au campus, plusieurs choix se présentent à eux : cours de langues, activités au Centre Sportif, patinoire, piscine ou tour du village. Le soir, après le repas, nous organisons encore des activités afin de s’assurer que les jeunes aient des journées bien remplies jusqu’à 21 h 30 – 22 h.

En été, à la place du ski, nous proposons plus de 40 activités différentes comme la grimpe, journées sur le lac, excursions dans toute la suisse, e-bike, sentiers suspendus, ou même simulateurs de chute libre.

Quel est le lien entre les Elfes et Verbier ?

Alexandra. La base de notre travail est Verbier. Nous avons la chance de travailler dans une station de renommée mondiale avec un domaine skiable exceptionnel ce qui nous permet d’attirer des clients des quatre coins du monde. C’est pourquoi nous promouvons toujours les atouts de notre station.

C’est important pour nous de travailler localement, par exemple avec les commerces tels que boulangerie ou blanchisserie, mais aussi avec les organisateurs d’activités pour les jeunes comme la patinoire, les tyrolienne, le parapente ou encore les cours de cuisine. Nous avons besoin de ces services pour que nos camps fonctionnent. De plus, souvent les parents souhaitent venir avec leurs enfants et sont des clients actifs de la station tout au long de l’année.

Vue exceptionnelle sur les montagnes.

Quelles sont les valeurs que les Elfes International poursuivent ?

Alexandra. Nos trois valeurs principales sont la sécurité des enfants, le divertissement et l’inclusion. Des gens viennent avec des cultures différentes et nos camps permettent de tisser des liens entre eux, même s’ils ne parlent pas la même langue. Enfin, pendant la durée des camps, nous gardons les téléphones des enfants afin qu’ils ne soient pas tout le temps connectés.

Comment envisagez-vous l’avenir avec les Elfes ­International ?

Alexandra. Nous souhaitons continuer à développer les Elfes International. En Suisse, nous construisons actuellement un nouvel immeuble de 86 lits à la ­Tzoumaz et nous prospectons de nouveaux endroits dans le pays.

À l’étranger, nous ouvrons les camps au Japon, à Niseko. Si tout se passe bien, nous démarrons ensuite une construction de camps résidentiels avec un partenaire américain établi dans la région depuis de ­nombreuses années.

Comment vivez-vous cette étape importante du passage de témoin ?

Philippe. J’espère lui avoir transmis la passion que j’ai pour les voyages et l’organisation de camps pour les enfants ainsi que le plaisir que j’ai eu toute ma vie de faire ce travail.

Alexandra. La transmission s’opère avec beaucoup de passion et d’accords, et surtout beaucoup d’amour.

TIMELINE

  • 1987 : Démarrage des Elfes, Philippe Stettler commence à louer un chalet à Verbier pour les camps, avec sa femme.
  • 1987-1994 : Les camps ont lieu aux 4 saisons derrière le Pub Mont Fort.
  • 1994 : La famille Stettler déménage de Lausanne et vient s’installer à Verbier. Philippe s’associe à Daniel von Wyss et Stéphane Luisier. Ils construisent le 1er immeuble, proche du Centre sportif avec 80 lits.
  • 1997 : Un 2e immeuble est réalisé à côté avec 64 lits.
  • 2003-2006 : Les Elfes organisent des camps à Whistler, Canada. Durant la même période, ils ouvrent des bureaux à Dubaï.
  • 2006-2011 : Organisation de camps à Faraya, une station de ski au Liban.
  • 2008 : Les Elfes ouvrent un campus à Crans-Montana en louant 50 lits au pied des télécabines. Ils achètent un immeuble à la Tzoumaz de 60 lits.
  • 2023 : Construction de 86 lits supplémentaires à La Tzoumaz. Transition entre Philippe et Alexandra.
  • 2024 : Construction d’un immeuble à Niseko au Japon, précédée d’une phase de test des activités des Elfes jusqu’en avril 2024.

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